Lutter des deux côtés de la frontière contre l’érosion des sols dans les monts 19 novembre
Le 19 novembre 2009 – La Voix du Nord édition d’Hazebrouck
Lutter des deux côtés de la frontière contre l’érosion des sols dans les monts
Elles sont trois, comme les rois mages qui vont bientôt sillonner les monts de Flandre pour perpétuer la tradition de Noël. Mais ce sont trois femmes et elles ont pris leur bâton de pèlerin pour monter un projet transfrontalier afin de lutter contre l’érosion des sols et le ruissellement des eaux dans les monts de Flandre.
Hier après-midi à la salle des fêtes de Godewaersvelde et aujourd’hui à Boeschèpe (lire par ailleurs), Aurélie Danion, pour la chambre d’agriculture du Nord, Valérie Lorenski, pour l’Union des syndicats d’assainissement du Nord (USAN), et Sofie Claerhoet, pour PROCLAM, organisme belge de la province flamande, partent à la rencontre des agriculteurs des monts de Flandre. Elles veulent les convaincre de rejoindre un programme transfrontalier visant à lutter contre l’érosion des sols et aussi contre les inondations. Baptisé SEDIMENT, il s’inscrit dans le programme européen Interreg.
Le constat est simple : l’eau ruisselle des monts quand il pleut. Elle les dévale en entraînant la bonne terre et en causant des inondations en cours de route. Il existe pourtant des moyens simples – et parfois déjà mis en place par le monde agricole – pour freiner les eaux de ruissellement et les empêcher d’emporter les sédiments.
L’objet du programme est de recenser ce qui est déjà fait et ce qui peut l’être encore pour aller plus loin. L’intérêt pour les exploitants, c’est aussi de diminuer des pertes de rendement. Pour la collectivité, le bénéfice est évident. Il s’agit de réduire les coulées de boues qui endommagent routes, maisons et bâtiments variés. L’environnement lui-même au sens large y trouve son compte en limitant des transferts de substances polluantes d’origine agricole ou urbaine (métaux lourds, engrais, pesticides…). Quant à la lutte contre les inondations, inutile de faire un dessin pour en montrer l’intérêt.
Le territoire retenu pour ce projet transfrontalier est celui des bassins versants de la Vleterbecque et de la Boeschepe Beek sur les territoires de Godewaersvelde et de Boeschèpe, côté français, et de Poperinge pour la Flandre occidentale belge.
Quant aux outils préconisés pour avancer vers les objectifs qui viennent d’être évoqués, ils s’appellent non labours, concertation de l’assolement (pour la rotation des cultures), semis des intercultures, bandes enherbées en bordures de parcelles et petits aménagements comme des haies, des fascines (plantation de fagots de saules intercalés entre des pieux qui viennent freiner le ruissellement et pomper l’eau).
Face à des aménagements lourds et coûteux comme des bassins de rétention, il s’agit de montrer que le monde agricole joue lui aussi son rôle en travaillant autrement, et souvent à moindre coût.